
L'Ineffable
Viret / Moreau / Ferlet
Melisse 2015
En quelques mots
Quand en Novembre 1998, nous avons joué pour la première fois, j’étais loin d’imaginer que 16 ans plus tard, le 7ème album du trio verrait le jour. Et pourtant, l’essentiel était déjà là ; Certains parlent d’alchimie, d’affinité, de complicité, de complémentarité. Oui, cela est vrai sans doute, mais le plus important était et reste cette jubilation commune que l’on éprouve à jouer une musique qui nous ressemble intimement, qui suive au plus près notre évolution humaine et par conséquent artistique. C’est le propos de ce trio que de parler de lui même, de se voir vivre et murir au gré du temps sans autre projet que celui d’exister. Dès lors, la règle du jeu s’est imposée d’elle même ; Jouer nos propres compositions, développer un son commun, affirmer notre identité de groupe pour essayer de porter notre musique aussi loin que possible.
« L’ineffable » célèbre tout autant cette démarche et ce parcours que cette extraordinaire faculté de la musique à exprimer l’inexprimable, cet inexprimable fécond de la vie, de la liberté et de l’amour qu’évoque si justement Vladimir Jankélévitch. Au fil des années, comme une évidence de cette persévérance, je me suis aperçu que les titres de nos premiers enregistrements formaient le début d’une phrase. Curieux de voir où celle ci nous mènerait, et séduit par l’idée que chaque disque soit le chapitre d’un livre que nous écrivons à trois, je me suis amusé à la continuer. Aujourd’hui, elle peut se lire comme suit : « Considérations : Etant donné l’indicible, autrement dit, le temps qu’il faut pour l’ineffable…». A suivre…
Jean-Philippe Viret